"Un grand moment"
Dixit le Dag qui a décidemment le sens de la formule ad hoc. J'ai pas mieux en magasin. Environ 140 personnes pour le retour du fils prodigue, j'suis soulagé. En début d'après midi, j'en menais pas large, juste 70 réservations dont une trentaine pour la seule Cook Family qui mérite désormais à elle seule un album concept. Et puis, sur les coups de 20h30, l'affluence brutale, le choc, obligé de m'asseoir, à mater des gens que je ne connais pas. Le concept du public, j'ai toujours du mal. Des gens se déplacent donc pour voir un concert sans y être obligés par un quelconque lien d'amitié, forcé par une menace à peine voilée ? Incroyable. Peut-être que les Gostins ont développé une promo plus efficace que la notre ? Possible.
Notre convoi de parigot (à partir de deux voitures, on peut dire convoi, non ?) arrivera en retard après moult appels désespérés (j'vois un Quick, j'suis où ?). Pitoyable.
L'équipe du théâtre, formidable jusqu'au bout des ongles, eu le bon goût de ne pas nous faire de remarques désobligeantes et rien que pour ça, je tiens à leur dresser une statue de marbre massif. Toute la journée s'est déroulée dans une atmosphère bon enfant, du rendez-vous au studio à la fin de la balance. Personne en retard = tout le monde à l'heure, truisme éculé mais peu souvent accolé à nos rendez-vous. Bien sur, il y eu un léger moment de flottement, lorsque Bo ne retrouva pas l'alim de son Kaoss Pad, que le Docteur su calmer d'un lénifiant et ben t'auras qu'à t'en passer. Paf !
Pas de trace d'énervement, peu de tension, aucun stress, le come back ne parvenait pas nous titiller les glandes lacrymales. Même la halte dans la demeure parentale du Bo ne réussira pas à nous faire basculer dans l'émotion. Echec donc de la séquence revival, il y a juste un concert à faire, la Team est concentrée sur l'objectif, professionnelle. Incroyable. A moins qu'ils ne s'en foutent royalement ? Possible.
The Gostins ouvre le bal pour une demi-heure de pop juvénile pendant que je compte les gens autour de moi. La salle parait plus grande tout d'un coup, le public bien clairsemé, vu que certains ont trouvé refuge au balcon de peur sans doute d'un slam intempestif. Rien à craindre semble-t-il de ce coté là, l'ambiance est studieuse genre spectacle de fin d'année d'école maternelle, le coté énamouré en moins. All right.
Fin de l'entracte, Bo balance Bollywood, c'est parti pour le show (Nâdiya, 16/9 (Sony) 2004). Bien sur, au début il fait style j'vous connais pas les gars, il feint de pas reconnaître son frère et son père, pourtant stratégiquement placés à coté de la console (pour dire de monter la guitare ?). Heureusement en 1h30, il y a le temps de se détendre. On aura droit aux vannes, aux plantades (hmm, le chant complètement faux pour entamer Vegetable c'est pas joli-joli) (mais c'est un classique), aux questions réponses avec le public (comme dans les Blues Brothers) mais pas à l'imitation de Nicolas Sarkozy qu'il nous avait juré de placer entre deux morceaux. Deux nouveautés, Happy Song et I Got The Blues, Youpi pour le rappel, ovation.
Après je vendrais une vingtaine de disque (record !), Bo dédicacera à tour de bras et on m'assurera avec conviction que vu la merde qu'il y a à la télé, il faut que Bo s'incruste, qu'il faut taper plus haut avec geste à l'appui. Jamais à court de réplique, j'ai laché bé ouais et encaissé la monnaie.